Poétique de l’archive

Texte produit pour le GIS « Archives et démocraties » en octobre-novembre 2020.

L’archive naturelle

L’été 2016, lors d’un voyage aux États-Unis, j’ai rencontré un professeur de sciences naturelles installé au Colorado, passionné par les fossiles d’arbres préhistoriques tels qu’on en trouve en fouillant le sol américain. En discutant avec le professeur Viney, je me suis hasardé à lui proposer d’appeler les arbres fossilisés des « archives de la Terre ». Cette idée a séduit le professeur, qui s’en est inspiré dans la rédaction d’un article scientifique[1].

Dans des sociétés océaniennes traditionnelles des îles du Pacifique, les éléments naturels tiennent lieu d’archives familiales et claniques, où sont inscrits des droits et une généalogie. En Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu la mémoire des ancêtres est inscrite dans les racines des plantes, dans les arbres et dans les roches[2]. Sur l’île de Maré, en Nouvelle-Calédonie, les mariages sont l’occasion de longues palabres prononcées par les anciens sur la généalogie des mariés, devant un parterre d’ignames, figure des ancêtres. Dans les forêts de l’île certains lieux sont tabous : telle grotte, tel pandanus, tel kaori sont les archives naturelles incarnant l’esprit d’un ancien qu’il ne faut pas déranger, selon les règles de la coutume.

Cette image des éléments de la nature comme archives a été utilisée par des poètes et écrivains. Parmi nos contemporains, le poète d’origine écossaise Kenneth White a intitulé l’un de ses recueils Les archives du littoral[3]. Chez White, le thème de l’archive renvoie aux éléments naturels : le vent, la pluie, la roche, les arbres, les minéraux… Toutes ces archives naturelles charrient le souvenir d’un immémorial passé de la Terre.

Topos de l’archive et de l’archiviste

Matière concrète occupant des centaines de kilomètres de rayonnages des dépôts d’archives en France, les archives n’en demeurent pas moins un « matériau du rêve[4] » propice à maintes constructions livresques et conceptuelles, une matière de l’érudition imaginaire[5]. En tant que topos de la création littéraire et cinématographique, elle est avant tout un lieu : la cave, le grenier, l’obscur sous-sol où l’on enferme les secrets. C’est un lieu où travaillent des individus que la société ignore bien souvent. Dans Being John Malkovich de Spike Jonze (1999), le héros du film répond à une petite annonce pour « archiviste de petite taille aux mains agiles ». Ce dernier officie non pas à la cave mais dans l’étonnant demi-étage d’une grande tour.

Comme l’a écrit Yann Potin, depuis Michelet, l’archiviste est le compagnon par excellence des défunts, celui qui ressuscite les morts[6]. L’archiviste intervient en effet auprès des descendants des défunts au lendemain du trépas ; écrivains, architectes, chercheurs dont les ayants droit souhaitent faire don des archives à une institution de conservation. Comme l’a écrit Olivier Corpet, un « épanouissement post-mortem des archives[7] » préside à cette démarche de conservation des traces des morts. Après les pompes funèbres et le notaire intervient l’archiviste. Délicate est sa situation de cet individu en charge de prélever les dernières traces de l’existence d’un homme ou d’une femme pour les mettre dans de petites boîtes qui seront ensuite rangées méthodiquement dans des rayonnages, à la suite de milliers d’autres boîtes, comme des petits cercueils ou des urnes cinéraires.

Le travail de l’archiviste consiste ensuite à redonner vie aux documents, dans la salle de tri tout d’abord, lieu de résurrection où les archives sont manipulées, reconditionnées, nettoyées, dépoussiérées… Dans ce lieu décrit par l’anthropologue Anne Both comme un lieu où les archivistes se sentent coupés du monde réel, ces derniers réalisent un « travail de fonds pour l’éternité[8] » consistant à décrire, dossier après dossier, les archives. L’anthropologue évoque ainsi dans son étude la « fracture épistémologique entre un rapport au temps synchronique –déterminé dans et sur une période donnée –, celui des historiens, et un rapport au temps diachronique, celui des gens des archives municipales déterminé par une continuité éternelle[9] ». L’archiviste se trouve dans une situation « hors temps » ; le temps éternel et sans bornes de la conservation des documents d’archives. Cette situation confère aux archivistes une mission de sauvegarde de la mémoire dans la longue durée.

*

Que représente alors la poétique de l’archive dans son rapport avec le thème des archives et de la démocratie ? D’une part, avec l’entrée de l’homme dans l’anthropocène et les bouleversements écologiques présents et à venir, l’archive naturelle plus qu’une simple métaphore littéraire, devient un instrument de sensibilisation des nouvelles générations aux problématiques écologiques et leur inscription dans la longue durée. Bruno Latour, dans un entretien récent, insiste sur l’intérêt de cette compréhension des archives :

« …les archives sont l’instrument pour lutter contre ce que les Anglais appellent le « shifting baseline », c’est-à-dire le déplacement de la référence de base. Chaque génération a oublié, écologiquement parlant, ce qu’il y avait dans le monde d’avant. Si l’on prend trois générations de pêcheurs, chacun se souvient individuellement d’une certaine abondance de poissons dans son enfance alors qu’en réalité, cela n’a plus rien à voir. Ce shifting baseline dépend de l’archivage, pas simplement des documents, mais aussi des données. Il y a également les observatoires naturels qui permettent de se rendre compte de la catastrophe climatique et écologique. Il faudrait se reporter, aussi, aux « archivistes naturels » que sont les arbres et les rochers, par exemple. Pourrait-on désigner les glaciers de l’Antarctique comme des sources d’archives ? (…) Il faut archiver les glaciers qui disparaissent. Il est important de transmettre cette mémoire à nos arrière-petits-enfants. Il serait horrible d’imaginer un monde sans cette mémoire-là. Il faut démultiplier l’archivage de notre environnement, des données du monde qui nous entoure[10] ».

Évoquer la poétique de l’archive dans son rapport avec la démocratie c’est par ailleurs évoquer la place de ce matériau du rêve dans la vie quotidienne, diurne et nocturne, consciente et inconsciente, des hommes du vingt-et-unième siècle. C’est poser la question de ce que l’archive représente dans la conscience collective des démocraties dans la traversée de moments de crise, par exemple lors de la collecte de témoignages écrits ou oraux au lendemain de traumatismes collectifs, tels que les attentats terroristes ou les catastrophes naturelles et sanitaires comme la pandémie que nous traversons. C’est aussi se poser la question des décisions du politique relatives aux archives, du rapport entretenu avec elles dans des optiques commémoratives et de repentance vis-à-vis d’événements passés comme la Guerre d’Algérie[11].

Enfin, du point de vue de la profession d’archiviste, penser la poétique de l’archive dans son rapport avec les démocraties contemporaines, c’est se questionner sur le nouveau rapport entretenu par les archivistes avec le temps. L’archivage électronique force en effet les archivistes à intervenir en amont de la production des données et à ne plus s’occuper de la conservation des supports de l’information. Cette nouvelle conception de l’archivage opère un changement radical dans le rapport des archivistes à la temporalité. Le caractère fugace des normes et standards informatiques les obligent à ne plus se considérer comme des travailleurs inactuels, mais comme des spécialistes de l’application de normes en perpétuelle évolution. Agissant dans un présent absolu, ils ne peuvent se projeter dans le futur et sont dans l’incapacité d’observer les effets d’un passé encore trop récent[12]. Dans le règne de la donnée, l’archiviste se trouve ainsi plongé dans un état de veille permanent sur les technologies et les normes, un état de synchronie qui s’oppose en quelque sorte à la situation diachronique décrite par Anne Both.


[1] Mike Viney, Kate Nef, « Patagonia’s Jurassic-Aged Conifer Cones: Keys to a Botanic and Geologic Past », Rocks and Mineral, Volume 92, 2017. En ligne : https://www.tandfonline.com/doi/figure/10.1080/00357529.2017.1252639?scroll=top&needAccess=true

[2] Par exemple sur l’île de Tanna, au Vanuatu, « l’ancêtre fondateur peut-être un homme ou une femme venu d’ailleurs, mais aussi une plante, un arbre, un tubercule vivrier, une pierre, un esprit. En apparaissant dans un lieu, l’ancêtre a fixé une « stamba » pour tous ses descendants, c’est-à-dire l’endroit réel ou ses droits sont les plus forts ». Joël Bonnemaison, Gens de pirogue et gens de la terre. Les fondements géographiques d’une identité. L’archipel du Vanuatu. ORSTOM éditions, 1996, p.171.

[3] Kenneth White, Les archives du littoral, Mercure de France, 2011.

[4] Maurice Olender, Matériau du rêve, collection « Le Lieu de l’archive », IMEC, 2010.

[5] Nathalie Piégay-Gros, L’érudition imaginaire, Droz, 2009.

[6] A ce sujet, l’émission « Jules Michelet, ‘tirer le sang des peuples’ des archives » avec Yann Potin, France culture : https://www.franceculture.fr/emissions/avoir-raison-avec-jules-michelet/jules-michelet-tirer-le-sang-des-peuples-des-archives

[7] Olivier Corpet, Pourquoi et comment, collection « Le Lieu de l’archive », IMEC, 2014, p. 30.

[8] Titre du rapport d’Anne Both, « Un travail de fonds pour l’éternité. Anthropologie comparée des pratiques archivistiques. Enquête sur le terrain des archives municipales, départementales et diplomatiques », Rapport de recherche pour le Département du pilotage de la recherche et des politiques scientifiques, Direction générale des patrimoines Ministère de la Culture et de la Communication, décembre 2010. Voir aussi le livre d’Anne Both, Le Sens du temps, Anacharis, 2017.

[9] Ibid, p. 81.

[10] Rencontre avec Bruno Latour, Archivistes ! bulletin de l’Association des archivistes français, octobre-décembre 2020, n°135, p. 29.

[11] Voir Sylvie Thénault, « Dérogation et déclassification des archives contemporaines. Le cas d’Audin et des disparus de la Guerre d’indépendance algérienne », Annales, n°74, n°3/4 juillet-décembre 2019.

[12] Il est en effet impossible de savoir en quoi consistera l’archivage dans 10, 20 ou 30 ans. Un exemple concret des problématiques induites par la numérique est la remise en cause récente de la norme PDF/A, longtemps considérée comme pérenne et stable pour l’archivage des fichiers bureautiques, et qui ne l’est plus… A ce sujet, voir Anne Bruneton, « La conversion en « PDF/A » prise en défaut », La Gazette des archives, n°223, Année 2011-3.


Jean Wahl, le tisserand en ses archives

Depuis des années, le nom de Jean Wahl (1888-1974), ne cesse de revenir dans mes lectures et dans les travaux de classement d’archives que je supervise. Il fut en effet un spécialiste de Jules Lequier, un ami de John Cowper Powys, il fonda la société française des études nietzschéennes avec Geneviève Bianquis, fut un collègue de Georges Gurvitch, le professeur de François-André Isambert, de Robert Misrahi et tant d’autres. Son œuvre, composée d’une trentaine d’ouvrages de philosophie, de cours en Sorbonne, de nombreux articles, de notes et de recueils de poèmes, constitue « une grande archive de l’histoire de la philosophie » (Rabia Mimoune).

A l’issue du classement du fonds Jean Wahl, je présente son histoire et sa constitution sur le blog des collections de l’IMEC :

https://www.imec-archives.com/matieres-premieres/blogs/blog/jean-wahl-le-tisserand-en-ses-archives

A l’Institut mémoires de l’édition contemporaine (IMEC)

Depuis quelques semaines, j’ai le grand plaisir de travailler à l’Institut mémoires de l’édition contemporaine (IMEC), à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe près de Caen, en tant qu’adjoint à la direction des collections. J’ai la joie de découvrir la richesse de ses fonds et collections, ainsi que l’activité de centre culturel de rencontre de l’IMEC.

On trouve sur le site Internet de l’IMEC de nombreuses ressources, notamment des carnets de recherche consacrés à des auteurs et éditeurs dont les archives sont conservées à l’abbaye d’Ardenne :

https://www.imec-archives.com/archives/carnets-de-recherche

On trouve aussi de nombreuses informations sur les partenariats ayant notamment mené à des créations de plateformes de valorisation des archives :

https://www.imec-archives.com/archives/cooperations

Et bien entendu une page consacrée aux nombreuses activités de l’IMEC (lectures, rencontres, expositions, visites, ateliers, conférences et séminaires) :

https://www.imec-archives.com/activites

J’ai ainsi eu le plaisir de participer au premier atelier de lecture consacré à Françoise d’Eaubonne, les mercredis d’Eaubonne, et de découvrir à cette occasion une personnalité et une œuvre remarquables.

A suivre…

Nouvel article en ligne : La réflexivité en archivistique et l’objet « archives de la recherche »

L’ethnomusicologue Mireille Helffer en train de collecter des données

La question de la réflexivité est centrale dans le domaine des sciences humaines et sociales en tant qu’approche critique des méthodes et enjeux de la science. Appliquée à la gestion des archives, la réflexivité pose la question de la valeur heuristique des grands principes archivistiques : notions de source documentaire, de principe de respect des fonds et de cycle de vie de l’information consignée.

Dans cet article, j’applique la méthode réflexive à la gestion des archives produites dans le cadre de la recherche en sciences sociales. Dans le contexte contemporain de l’émergence des données de la recherche, les notions d’archives, de producteur et de cycle de vie sont à réévaluer.

Cet article est en ligne sur la plateforme Erudit.

Ou à télécharger sous la forme d’un tiré à part électronique ci-dessous :

Panta rhei

Mon article sur le dilemme de l’archiviste et le fleuve héraclitéen est en ligne.

« Ce que l’archivistique peut apporter au monde contemporain (et vice-versa), le lien entre la recherche en archivistique et les milieux professionnels », La Gazette des archives, Association des archivistes français, n°248, 2017.

Texte de l’intervention à la 15ème journée du master d’archivistique d’Angers, sur la recherche en archivistique, Angers, Maison de la recherche Germaine Tillion, le 3 février 2017.

Les archives du Grand équipement documentaire (GED) du Campus Condorcet

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Depuis le 1er février 2020 je suis le responsable du nouveau service des archives du Grand équipement documentaire (GED) du Campus Condorcet.

Le Campus Condorcet est un campus en sciences humaines et sociales situé au nord de Paris, à cheval entre la Porte de la Chapelle et la Plaine Saint-Denis à Aubervilliers. Il s’agit d’un établissement public regroupant le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), l’Ecole nationale des chartes (ENC), l’Ecole pratique des hautes études (EPHE), la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH), l’Institut national des études démographiques (INED), l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1), l’Université Sorbonne Nouvelle (Paris 3), l’Université Paris Vincennes Saint-Denis (Paris 8), l’Université Paris-Nanterre (Paris 10), l’Université Sorbonne Paris Nord (Paris 13).

Au cœur de ce campus se trouvera le Grand équipement documentaire (GED), qui regroupe à la fois des collections de monographies et périodiques, des collections de documents iconographiques et des fonds d’archives. Les archives proviennent des services archives, centres et bibliothèques de recherche des établissements membres du Campus Condorcet. A l’ouverture du GED en 2021, la volumétrie des fonds qui y seront conservés est estimée à un peu moins de 5 kilomètres linéaires.

La provenance des archives du GED est diverse : archives produites et reçues par les centres, équipes de recherche et chercheurs en sciences humaines et sociales (archives de recherche, d’enseignement, d’administration et de valorisation de la recherche), archives d’enquêtes en sociologie, démographie, histoire ou ethnologie, archives de revues en sciences sociales, archives de sociétés savantes et d’association de recherche, archives collectées par les centres et chercheurs auprès de personnes physiques ou morales (militants et personnalités diverses, associations, syndicats et autres). La typologie documentaire présente dans les fonds d’archives du GED est très diversifiées : cahiers de terrain, notes de lecture, dossier de travail de chercheurs, littérature grise (mémoires, rapports), correspondance, documents d’enquêtes en sciences sociales (questionnaires, cassettes audio et audiovisuelles), cartes, plans, etc.

Le GED sera un formidable outil de recherche pour les chercheurs, doctorants et étudiants en tant qu’il mettra à disposition un ensemble de documents inédit dans sa constitution et pour les domaines qu’il recouvre en sciences humaines et sociales et humanités.

Un carnet de recherche vient d’être créer par l’équipe du GED, qui donne de nombreuses informations sur son organisation et son activité. Des articles sur les archives du GED y seront régulièrement publiés : https://gedcondorcet.hypotheses.org/

 

Illustration : le GED en construction, photographie de G. Le Brech.

Retour à l’EHESS et 8ème colloque du GIRA

Depuis septembre 2018, je suis de retour à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) où j’ai réintégré le service des archives après quelques années passées à Sciences Po.

J’ai eu le plaisir de retrouver les fonds collectés lors du déménagement de la Maison des sciences de l’Homme, en 2010, dans la perspective du Grand équipement documentaire du Campus Condorcet.

Parmi ces fonds figurent les archives de la germaniste Geneviève Bianquis (1886-1972), dont j’ai finalisé le classement. A cette occasion, j’ai rédigé une présentation de ce fonds pour le site Internet de l’EHESS.

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Texte à lire en cliquant sur ce lien

J’ai par ailleurs eu le plaisir de découvrir les fonds de chercheurs en sciences humaines et sociales collectés en mon absence par mes collègues archivistes de l’EHESS. Parmi ces fonds figurent les cours d’agrégation de philosophie d’un sociologue, illustrés de dessins des plus humoristiques… Ce fonds a été récupéré dans un état de vrac avancé et j’ai dû m’armer de patience pour le classer.

Un « jeu de patience » le métier d’archiviste ? Dans le cas du traitement d’un vrac, très certainement. A ce sujet, je ne peux que conseiller l’excellent livre de ma collègue anthropologue Anne Both : Le sens du temps (2017).

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A la fin du mois de novembre j’ai traversé l’Atlantique pour participer au 8ème colloque du Groupe de recherche interdisciplinaire en archivistique (GIRA), à l’Université de Montréal, sur le sujet de l’état de la recherche en archivistique.

Ce fut l’occasion de rencontrer des collègues archivistes québécois engagés de longue date dans la reconnaissance de l’archivistique en tant que discipline des sciences humaines et sociales à part entière. L’un des membres fondateurs du GIRA, et éminente figure du monde des archives au Québec, Carol Couture, a introduit le colloque avec des mots très enthousiastes sur l’avenir de l’archivistique.

De l’ensemble des interventions, je retiens en particulier celles des doctorants en archivistique de l’Université de Montréal. Simon Côté-Lapointe, Cécile Gaiffe, Laure Guitard et Annaëlle Winand ont montré en quoi l’archivistique, du fait de son interdisciplinarité constitutive, se nourrit des autres disciplines des sciences sociales (l’histoire, la linguistique, l’analyse filmique).

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Ouverture du colloque par Carol Couture

8eme colloque du Groupe interdisciplinaire de recherche en archivistique (GIRA) , Université de Montréal, le 30/11/2018

J’ai le plaisir de participer au huitième colloque du Groupe interdisciplinaire de recherche en archivistique (GIRA) , à l’occasion des trente ans de sa fondation, le vendredi 30 novembre 2018, sur le thème « État, conditions et diffusion de la recherche en archivistique ».

Programme détaillé : http://gira-archives.org/activites/8e-symposium-2018/

Résumé du programme :

8h : Inscription

8h30 : Accueil et présentation de la journée

8h45 : Mot de bienvenue (Carol Couture)

Séance 1

9h – 9h30 : Un aperçu de la recherche à Bibliothèque et Archives Canada (Robert McIntosh)

9h30 – 10h : Recherche en archivistique et hétérogénéité d’acteur : pour quels résultats ? Le cas du Cameroun (Émile Francis Mvogamougou)

10h – 10h15 : Période de questions

10h15 : Pause-café

Séance 2

10h45 – 11h30 : Pour une archivistique sociale : esquisse d’un bilan de dix ans de recherche en archivistique à l’Université d’Angers (Patrice Marcilloux et Bénédicte Grailles)

11h30 – 12h15 : La contribution actuelle de la recherche doctorale en archivistique à l’Université de Montréal (Simon Côté-Lapointe, Cécile Gaiffe, Laure Guitard, Annaëlle Winand)

12h15 – 13h30 : Dîner libre

Séance 3

13h30 – 14h15 : Préservation audiovisuelle et histoire culturelle du cinéma : quels dialogues sont possible ? (Rémy Besson)

14h15 – 15h : L’archivistique est-elle une science expérimentale ? (Yann Potin et Clothilde Roullier)

15h : Pause-café

Séance 4

15h15 – 16h : La réflexivité en archivistique et l’objet « archives de la recherche » (Goulven Le Brech)

16h – 16h45 : La recherche en archivistique à l’épreuve de la société numérique (Marie-Anne Chabin)

16h45 : Échange avec les participants et mot de la fin

17h : Cocktail de clôture au Laboratoire civilisations et cultures Marius-Barbeau (C-2081 et C-2083)

Date :

Vendredi 30 novembre 2018

De 8h à 17h

L’événement sera suivi d’un cocktail

Lieu :

Carrefour des arts et sciences

Pavillon Lionel-Groulx, local C-3061

3150, rue Jean-Brillant, Montréal

Coût : Événement gratuit mais inscription obligatoire

Journée d’étude 2018 de la section AURORE de l’Association des Archivistes Français : « Archives en partage, fusions, associations, gestion mixte », Université de Strasbourg (12/10/2018)

Appel à communication 

La section Aurore (archives des universités, rectorats, organismes de recherche et mouvements étudiants) de lAssociation des archivistes français organise sa journée d’étude annuelle sur le thème des Archives en partage le 12 octobre 2018 à l’Université de Strasbourg.

Le domaine de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche français connaît un bouleversement structurel et organisationnel sans précédent depuis quelques années, du fait d’une logique de concurrence internationale et de réorganisation à l’échelle nationale. En moins de dix ans, deux lois ont été adoptées et ont commencé à produire des effets majeurs sur l’Université, les établissements et les rectorats.

De la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) du 10 août 2007 à la loi Enseignement supérieur et recherche du 22 juillet 2013, ce sont successivement les responsabilités et compétences élargies, la création des écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE), la modification substantielle de la composition et du fonctionnement des instances universitaires, la réforme du Code de la Recherche en direction de la valorisation qui se sont appliqués. Au niveau des rectorats, ce mouvement a vu la création des dix-sept régions académiques et la redéfinition des attributions des recteurs désormais à même d’administrer les académies de leur ressort, illustrant ainsi une logique de régionalisation.

Dans ce mouvement, le secteur de la recherche apparaît emblématique tant il est porté par la mouvance des tutelles, la mobilité des chercheurs, le renouvellement des méthodes et outils de travail et d’évaluation. Par ailleurs, la mixité des structures de recherche, instaurée de longue date en France avec la création des Unités mixtes de recherche et de service, tend à se développer de nos jours à l’échelle des établissements d’enseignement supérieur et de recherche (ESR), ainsi qu’en témoigne la création et le développement des Initiatives d’excellence (IDEX).

La présente journée d’étude se propose d’analyser la manière dont les services d’archives s’inscrivent dans ce paysage et comment ils s’adaptent à la logique des grands ensembles qui prévaut en 2018. En acquérant de nouvelles compétences, en changeant radicalement d’échelle d’action, les universités et établissements font face à des mutations rapides et profondes, qui impactent leurs archivistes et records manager.

 

L’appel à contribution invite à réfléchir sur les 3 axes suivants :

  1. Problématique générale : aspects historiques, juridiques et réglementaires

Impacts des réformes législatives : Loi LRU du 10 août 2007, Responsabilités et compétences élargies, Loi Enseignement supérieur et recherche du 22 juillet 2013, création des ESPE, création des 17 régions académiques : Comment les périmètres des établissements ont-ils été redéfinis ? Quels sont les impacts de la redistribution des compétences ?

Documenter les regroupements d’établissements : quelles sources pour la Recherche actuelle et future ? Quel est le rôle des archivistes de l’ESR, en relation avec la section AURORE de l’AAF ?

  1. Fusions, associations et regroupements d’établissements : conséquences sur la fonction archives

L’activité des services au quotidien : Quels sont les impacts d’un regroupement d’établissements sur leurs archives ? Quelles sont les pistes de réflexion pour la gestion des archives des établissements issus de regroupements ? Quels impacts sur un service ayant à travailler sur plusieurs sites ?

Le lien entre les services d’archives des établissements (Universités et Rectorats) et leur contrôle scientifique et technique : quelles sont les possibilités de collaboration ?

  1. Les archives de la Recherche : une gestion mixte, un partage des compétences

La mixité des structures de recherche : quelle gouvernance des archives de la recherche ?  Quels sont les freins ou les moteurs concourant à une bonne gestion de ces archives ?

La gestion des documents et données de la recherche, partagée sur le plan des profils et compétences entre les archivistes, bibliothécaires et personnels en charge du patrimoine et des collections des centres et laboratoires de recherche : Comment se fait ce partage du travail entre des personnels si variés ? Va-t-on vers une convergence ou plutôt vers un éparpillement des tâches ? Que faut-il espérer pour l’avenir ?

 

Informations pratiques :

Veuillez adresser votre proposition à l’adresse mail suivante : jeaurore2018@gmail.com

Les contributions, qui auront 200 mots maximum, seront envoyées au comité scientifique avant le 18 mai 2018.

Une réponse sera donnée aux contributeurs retenus aux alentours du 15 juin 2018 et ils participeront à la journée d’étude du 12 octobre 2018 à Strasbourg.

Les frais de transports et d’hébergement pourront être pris en charge partiellement ou en totalité par l’AAF.

 

Le Comité scientifique :

Président : Goulven LE BRECH

Membres :

Elisabeth BELLON (Archives de la Maison René Ginouvès), François BONNEAU (Archives du Rectorat de Dijon), Sébastien CHETANNEAU (Archives de l’Université de Nantes), Camille DESENCLOS (Université de Haute-Alsace), Françoise HIRAUX (Archives de l’Université catholique de Louvain), Jocelyn PERRADIN (Archives Départementales du Bas-Rhin), Laurence PERRY (Archives Eurométropole Strasbourg), Anne ROHFRITSCH (Archives Nationales), Benjamin RULLIER (Archives de l’Université Rennes 1), Marie STAHL (Archives de l’Ecole française d’Athènes)

Le comité d’organisation :

Lucile SCHIRR, archiviste à l’Université de Strasbourg : schirr@unistra.fr, 03.68.85.11.51

Pierre CHAMARD, archiviste à l’Université Lumière Lyon 2 : pierre.chamard@univ-lyon2.fr, 06.74.07.34.64

Appel à communication à télécharger (format Pdf) :

JE_AURORE_2018_appel_communication

 

Échappées océanes

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Je viens de faire paraître un livre de récits documentés aux éditions du Petit Pavé.

Il s’agit de promenades sur les pas d’écrivains connus et méconnus : Jean Grenier, Albert Camus, Fernando Pessoa, Llewelyn Powys, Nescio, Kenneth Rexroth, Robinson Jeffers et Jack Kerouac.

Ce texte est suivi d’une méditation sur le métier d’archiviste, intitulé « Les voyages de l’archiviste ».

Voici la présentation de l’éditeur :

Partir quelques jours, pour de grandes ou de petites échappées, au bord de la mer. Le temps d’un weekend, retrouver les sensations vivifiantes et les visions oniriques de la côte bretonne. A Oran, Dans les rues de Lisbonne, se frotter aux douloureuses épines de la saudade. Sur la côte du Dorset, éprouver la mélancolie d’une pluie cinglant les fenêtres d’une maison solitaire. Dans la proche campagne d’Amsterdam, rêver, en contemplant une mer couleur de lessive. Entre San Francisco et Big Sur, rechercher l’âme d’un écrivain, errant dans la brume de mer… S’imprégner de l’atmosphère des lieux, des sentiments et sensations qu’ils éveillent en nous.

180 pages

18 euros

ISBN : 978-8-84712-558-0

Site des éditions du Petit Pavé :

http://www.petitpave.fr/petit-pave-echappees-oceanes-710.html